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Haltérophilie aux JO 2024 : le Cameroun, fournisseur officiel de la délégation française

Au cœur de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, dans la salle Vencelas-Dabaya, du nom du dernier médaillé olympique français en haltérophilie – de l’argent à Pékin, en 2008 –, les quatre sélectionnés olympiques français en haltérophilie affirmaient en juin leur ambition de succéder à celui qui est désormais entraîneur national adjoint. Trois d’entre eux sont nés à Yaoundé, au Cameroun, qui est également le pays natal de « Vence » Dabaya.
Existe-t-il une filière franco-camerounaise ? « Le Cameroun arrive à sortir des jeunes talentueux, nous prenons le relais pour les amener au plus haut niveau et à la médaille olympique, affirme Philippe Geiss, directeur technique national. Nous avons les infrastructures et les moyens pour cela. Mais cela fait quarante ans que nous organisons des actions de formation et de développement au Cameroun. C’est une façon de renvoyer l’ascenseur. »
Le sujet est évidemment sensible. Le Cameroun ne pourrait-il pas légitimement s’agacer de cette fuite de talents ? Marie-Josèphe Fegue, Bernardin Kingue Matam, Dora Tchakounté, les trois natifs de Yaoundé, ont tous été champions d’Europe et viseront un podium olympique – l’objectif de l’haltérophilie française aux Jeux de Paris – jeudi 8 et vendredi 9 août à l’Arena Sud de la porte de Versailles.
Vencelas Dabaya avait été le porte-drapeau de la délégation camerounaise aux Jeux d’Athènes, en 2004, avant de devenir vice-champion olympique sous le maillot français quatre ans plus tard, aux Jeux de Pékin. « On pourrait croire que c’est la France qui vient chercher des athlètes camerounais, mais non, l’émergence d’haltérophiles issus de l’immigration camerounaise en France est le fruit d’une volonté personnelle, de parcours individuels calqués sur la réussite de nos aînés », assure-t-il. Lui-même a suivi la voie ouverte par Samson N’Dicka Matam, qui fut le premier haltérophile camerounais à partir s’entraîner en France, grâce à une bourse olympique obtenue en 1991.
Une convention entre les fédérations française et camerounaise d’haltérophilie a été signée en août 2023. « Elle a notamment pour objectif de développer des compétences sur le plan local, reprend Vencelas Dabaya. Le but est d’apporter les ressources nécessaires pour que les haltérophiles camerounais puissent se former sur place et ne soient pas obligés d’émigrer pour poursuivre leur progression. »
Lui-même a rejoint la France en 1999, se retrouvant en situation irrégulière : « J’étais très ambitieux et j’ai vite compris que je ne pourrais pas progresser dans les conditions que je connaissais au Cameroun. » Comme souvent, ce sont des clubs sportifs – à Avallon (Yonne), puis à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde) – qui l’ont accueilli, ont facilité son intégration et l’ont accompagné dans ses démarches de régularisation puis de naturalisation.
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